La France est-elle toujours le pays des Droits de l'Homme ?

Publié le par Hervé

J'ai participé hier soir à Rennes au bar Scaramouche à une réunion débat organisée par Mélanie Leverger (avocate au barreau de Rennes) et Les Verts, dont elle est déléguée.

La réunion avait pour but de présenter les raisons connues de ces flux migratoires et de faire le point sur la politique d'immigration menée en France depuis les dernières années sous l'impulsion de qui on sait.
La réunion s'est tenue notamment en présence de certaines personnes qui ont dû se battre, ou ont soutenu des personnes immigrées pour qu'elles puissent rester en France.

Un couple de quinquagénaires de la région rennaise a ainsi témoigné du soutien qu'ils ont dû apporter au petit ami africain de 19 ans de leur fille. Ce jeune homme travaille en France, mais était sans papiers d'identité et sans domicile fixe quand il a rencontré leur fille.
Effarés par sa situation, ils ont choisi de l'héberger à leur domicile, mais il s'est fait arrêté lors d'un contrôle d'identité. Ils nous ont dit avoir été stupéfaits par le ton inquisiteur et moraliste employé aux tribunaux par certains magistrats face à ces pauvres erres, surtout comparé à des cas de délits graves durant la même audience mais qui concernent des personnes de peau blanche.

Un étudiant algérien nous a raconté qu'il a été obligé de faire intervenir le doyen de son université par lettre à la Préfecture pour attester de la véracité de ses notes aux examens afin d'obtenir un titre de séjour.

Enfin, deux personnes du Collectif Mali Montfort étaient présentes pour raconter leur combat pour obtenir la régularisation et faire le point sur la situation des 23 Maliens toujours sous le coup d'une mesure de reconduite à la frontière.
Vous pouvez toujours vous joindre à la pétition en ligne
ici.
Le récit de leur visite au centre de rétention de Roissy était épique. Apparemment, aucun panneau n'indique sa situation au sortir des moyens de transport, mais c'est pas forcément utile, il suffit de suivre les Noirs qui se dirigent à pied en dehors de la zone aéroportuaire.
Le centre est là, au milieu de nulle part. Les entretiens au parloir se font sous contrôle visuels directs de policiers, y compris pour les couples qui se rendent visite.

Le délai légal maximum de 32 jours passés en centre de rétention ayant été atteint le 30 mars pour les 23 Maliens, ils ont tous été relâchés ce 30 mars dernier !
Mais ils se trouvent de fait dans la nature en situation irrégulière. Ils peuvent donc se faire expulser s'ils se font interpeler.
Pour l'anecdote, les deux personnes nous ont appris ce soir que la soeur d'un des Maliens vient de mourir avant-hier de carence alimentaire au Mali. Ce genre de nouvelle jette un froid dans l'assistance sur le moment.

L'avocate Mélanie Leverger nous a en outre relaté plusieurs cas d'étrangers qu'elle a dû défendre après qu'ils se soient fait contrôler alors qu'ils traversaient la rue en dehors des passages protégés !
Des consignes semblent être passées en ce sens pour augmenter le nombre de contrôles d'identité des gens de couleurs. Toujours pour faire du chiffre et répondre aux impératifs du Ministère de l'Intérieur.
Une élue Verts de la municipalité de Rennes nous a dit qu'il était de plus en plus difficile d'obternir des visas en France même pour des élus africains faisant partie de jumelages officiels.

La question qu'il devient urgent de se poser est "peut-on vraiment continuer de tolérer de tels agissements de notre République envers des étrangers si on ne veut pas les subir nous-mêmes plus tard ? Si personne ne réagit maintenant, qui peut prétendre que la situation de nos droits individuels n'en sera pas altérée progressivement ?"
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